lundi 23 février 2009

L’intersyndicale reste mobilisée face à la crise

Dans une déclaration commune, les huit organisations syndicales ont confirmé la journée de mobilisation du 19 mars et rappelé leurs exigences face à la crise.
La mobilisation est maintenue. Les huit organisations syndicales – CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA – signataires de la déclaration commune du 5 janvier ont acté, lundi 23 février, la « légère inflexion sociale » du plan de relance gouvernemental obtenue grâce à la mobilisation du 29 janvier dernier. Mais, relève le communiqué de l’intersyndicale, « les mesures sont trop parcellaires pour modifier le cap économique de la politique gouvernementale ». Parce que « la crise nécessite des mesures d’une toute autre portée », les huit ont donc confirmé la tenue d’une journée de mobilisation, le 19 mars prochain et appellent « à la poursuite des actions engagées dans les secteurs professionnels ». Dans cette nouvelle déclaration commune, les organisations syndicales dénoncent le « refus catégorique » du président de la République « d’augmenter le Smic, de modifier sa politique d’emploi dans les fonctions publiques et de revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires ». De la même façon, « l’attitude dogmatique du patronat et son refus d’assumer ses responsabilités » sont mis en cause.
Les revendications du 19 mars
La journée de mobilisation interprofessionnelle du 19 mars devra donc être l’occasion, pour les salariés, les demandeurs d’emploi et les retraités, de faire valoir à nouveau leurs revendications face à la crise : défense de l’emploi privé et public, lutte contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales, négociation de politiques de rémunération qui permettent de défendre le pouvoir d’achat et de réduire les inégalités, défense du « cadre collectif et solidaire de la protection sociale et des services publics de qualité ». Pour le secrétaire national Marcel Grignard, « l’un des enjeux majeurs de la mobilisation du 19 mars est de faire pression tant sur le gouvernement que sur le patronat pour que les débuts de réponses apportés le 18 février trouvent une concrétisation et soient amplifiés ». Des revendications que gouvernement et patronat ne devront pas laisser sans réponse.

dimanche 22 février 2009

La CFDT exhorte l’État à s’engager en Guadeloupe

La stratégie de la CFDT vis-à-vis des territoires d’outre-mer repose sur le principe fondamental du droit des peuples à s’autodéterminer. Ce positionnement nous a conduits à transférer nos responsabilités d’organisation confédérée à des organisations locales autonomes avec lesquelles nous coopérons dans un rapport d’égalité.
La crise que traverse la Guadeloupe et qui semble se propager aux autres départements d’outre-mer est sans doute l’une des plus graves de l’histoire des Antilles des dernières années. Elle révèle les injustices générées par une économie quasi administrée, aggravées par une situation de monopole des grandes entreprises de distribution.
La « vie chère » est une constante de l’outre-mer français. Aucune collectivité n’est épargnée.
Cette situation est due à l’éloignement de la Métropole, faisant peser sur les prix des matières importées des surcoûts liés aux transports et aux taxes.
Les politiques publiques qui se sont succédé ont contribué, par leurs effets pervers, à une évolution exagérée des prix. Les dispositifs censés compenser les coûts générés par la distance ont fait perdre le sens des réalités économiques et sont allés à l’encontre d’une démarche d’autonomie.
La CFDT respecte et soutient l’engagement responsable de son partenaire, l’UIR de la Guadeloupe, dans le collectif LKP qui porte l’ensemble des revendications des habitants de l’île, notamment sur le pourvoir d’achat.
Dans un département où l’écrasante majorité des entreprises est formée de PME de moins de 20 salariés, syndicats et patronat ne peuvent pas, seuls, trouver une solution à l’augmentation des salaires. L’ensemble du secteur privé risque d’être asphyxié.
Le gouvernement s’est engagé à remettre à plat le système d’approvisionnement et de production en Guadeloupe. Pour être menée à bien, cette tâche prendra du temps. En attendant, et de manière transitoire, l’État doit aider les entreprises à débloquer les négociations salariales. Les risques de débordement sont réels, il convient donc d’agir vite.
Anousheh Karvar, secrétaire nationale

jeudi 19 février 2009

SOMMET SOCIAL DU 18 FEVRIER :COMMUNIQUE DE LA CFDT‏

Maintenir nos propositions, maintenir la pression sur le gouvernement et le patronat"
Le Sommet social du 18 février a permis d'obtenir l'annonce d'un certain nombre de mesures concrètes en faveur des salariés touchés par la cris ainsi que la création d'un fonds d'investissement social. Mais face à l'ampleur de la crise économique, la CFDT maintient ses propositions et la pression sur le gouvernement et le patronat.
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Compte tenu de la gravité de situation dans l'île, les organisations syndicales ont imposé en début de réunion que la situation de la Guadeloupe soit abordée lors du Sommet social. François Chérèque a ainsi exprimé la profonde préoccupation de la CFDT et a rappelé que dans une économie locale quasi administrée durant des décennies, les partenaires sociaux ne peuvent pas seuls trouver une solution au problème des salaires : « l'Etat doit, au moins d'une façon provisoire, aider les entreprises à répondre à la revendication salariale non satisfaite en attendant une remise à plat indispensable du système de production et d'approvisionnement qui remette en cause les situations de monopole.»
Concernant la situation économique générale de la France, François Chérèque a insisté sur « le sentiment insupportable des salariés de payer le prix fort d'une crise dont ils ne sont en rien responsables ». Le secrétaire général a également dénoncé l'attitude du gouvernement qui réaffirme avec obstination qu'il conserve le même cap en refusant une relance par la consommation, en maintenant des cadeaux fiscaux aux plus favorisés et suppression d'emplois publics. Rappelant que la mobilisation massive du 29 janvier appelle le gouvernement, le patronat et les organisations syndicales à apporter rapidement des réponses concrètes à la hauteur de la gravité de la situation, François Chérèque a reprécisé les trois objectifs prioritaires de la CFDT : mettre en place un fonds d'investissement social, soutenir le pouvoir d'achat pour relancer la consommation et l'économie et reprendre la réforme de l'Etat et des fonctions publiques.
En réponse, le président de la République a annoncé une série de mesures dont le coût global pour l'Etat avoisinerait les 2,65 milliards d'euros. Selon François Chérèque à sa sortie de l'Elysée, si « le gouvernement disait qu'il ne changerait pas de cap. Les annonces d'aujourd'hui montrent que les syndicats ont obtenu un début d'inflexion de sa politique. » Si le secrétaire général de la CFDT se félicite de « la création du fonds d'investissement social et des aides financières aux familles modestes », il regrette cependant que ces mesures « ne soient pas à la hauteur de la situation que vivent les salariés ». Et d'ajouter : « l'action syndicale commence à payer, ce qui nous engage à maintenir nos propositions et à maintenir la pression sur le gouvernement et le patronat. »
Enfin, François Chérèque a une nouvelle fois interpelé le patronat sur ces responsabilité en cette période de crise en affirmant : « je regrette que le patronat refuse de débattre de la répartition des profits dans les entreprises, ce qui montre une incapacité de sa part à tirer les leçons de la crise financière ».