dimanche 22 février 2009

La CFDT exhorte l’État à s’engager en Guadeloupe

La stratégie de la CFDT vis-à-vis des territoires d’outre-mer repose sur le principe fondamental du droit des peuples à s’autodéterminer. Ce positionnement nous a conduits à transférer nos responsabilités d’organisation confédérée à des organisations locales autonomes avec lesquelles nous coopérons dans un rapport d’égalité.
La crise que traverse la Guadeloupe et qui semble se propager aux autres départements d’outre-mer est sans doute l’une des plus graves de l’histoire des Antilles des dernières années. Elle révèle les injustices générées par une économie quasi administrée, aggravées par une situation de monopole des grandes entreprises de distribution.
La « vie chère » est une constante de l’outre-mer français. Aucune collectivité n’est épargnée.
Cette situation est due à l’éloignement de la Métropole, faisant peser sur les prix des matières importées des surcoûts liés aux transports et aux taxes.
Les politiques publiques qui se sont succédé ont contribué, par leurs effets pervers, à une évolution exagérée des prix. Les dispositifs censés compenser les coûts générés par la distance ont fait perdre le sens des réalités économiques et sont allés à l’encontre d’une démarche d’autonomie.
La CFDT respecte et soutient l’engagement responsable de son partenaire, l’UIR de la Guadeloupe, dans le collectif LKP qui porte l’ensemble des revendications des habitants de l’île, notamment sur le pourvoir d’achat.
Dans un département où l’écrasante majorité des entreprises est formée de PME de moins de 20 salariés, syndicats et patronat ne peuvent pas, seuls, trouver une solution à l’augmentation des salaires. L’ensemble du secteur privé risque d’être asphyxié.
Le gouvernement s’est engagé à remettre à plat le système d’approvisionnement et de production en Guadeloupe. Pour être menée à bien, cette tâche prendra du temps. En attendant, et de manière transitoire, l’État doit aider les entreprises à débloquer les négociations salariales. Les risques de débordement sont réels, il convient donc d’agir vite.
Anousheh Karvar, secrétaire nationale